13/11/1991

Novembre 1991 - Trouble bipolaire versus schizophrènie

Je m’installe définitivement chez ma copine Judith que je surnomme Bilbo.

Je prends mon antidépresseur (ANAFRANIL) un peu n’importe comment (parfois pas du tout parfois une demie plaquette d’un coup) et je me retrouve rapidement en phase hypomane.

Sur mon dossier médical :

« Alors qu’il séjournait chez ses parents, il a présenté une crise d’excitation avec une agressivité verbale dirigée en particulier vis-à-vis de sa mère. »

Je suis réhospitalisé, ce 19 octobre 1991, à l'hôpital de Bassens (Chambéry). Pour me calmer, on me donne beaucoup de TERCIAN. Je ne veux pas rester à l’hôpital et Philippe Séchier m'accorde une permission au bout d'une semaine. Malgré cela, le dimanche soir, de retour à l'hôpital, je suis pris de cafard de ne plus être avec Judith. Je simule une grave douleur abdominale et, profitant du bazar que cela met dans l’unité, je m’évade au volant de la R21 que je viens d’acheter d’occasion à un collègue de boulot.

Le retour jusqu’à Grenoble est difficile avec tout ce TERCIAN, un puissant sédatif. A mi-chemin, je fais même un petit somme sur une aire de l'autoroute A41 à mi-chemin entre Chambéry et Grenoble.

Je tente une reprise professionnelle mais le médecin du travail, le Docteur Marguerite Pelletier, demande au docteur Séchier de m’arrêter encore un peu car je ne fais pas l’affaire dans mon travail vu mon état psychique disent mes chefs. En réalité, comme il y a peu de travail dans le service l'hiver, cela arrange tout le monde.
Je suis dans un speed important mais gérable. Je suis plein de vie. Je profite donc de ce long arrêt maladie pour reprendre les cours aux Beaux-Arts en troisième année.

Je fais même une expo à la mairie de Tullins-Fures (38) pour les vœux 1992 du Maire André Vallini.

Sur mon dossier médical :

« Le 07.11.1991 le docteur Séchier 

FLUANXOL LP 20 : 2 cc IM/28 jours

TERCIAN 100 : (0-0-1)


Le 13.11.1991 – Dr Séchier :

Amélioration très nette, le contact est bon, le discours adapté et bien structuré, le patient n’apparaît plus exalté ni dispersé.
Le problème diagnostique qui se pose est celui de schizophrénie dysthymique versus trouble endogène de l’humeur avec caractéristiques psychotiques lors des accès aigus. Il est certain que le dernier accès nous est apparu plus dans le registre de l’exaltation maniaque et d’élation que dans le registre de la dissociation mentale. De plus la charge familiale, dans la lignée paternelle, est loin d’être négligeable. Nous allons privilégier la seconde hypothèse pour l’heure et mettre en place un traitement préventif des troubles thymiques par sel de lithium 
» .