12/03/2020

Santé mentale et néolibéralisme

Le délitement du lien social crée la maladie psychique (surtout dans les classes populaires) et les troubles mentaux génèrent des comportements déviants en réaction à cette société malade. La tolérance s'est aussi amoindrie (DSM-5). De la naissance à la mort, l'existence est médicalisée à outrance. La médecine classifie le pathos avant de comprendre l'histoire du patient le faisant taire et en le classant dans une catégorie. La demande sociale pousse aussi à ce que chaque trouble ait son médicament, son traitement. En créant ainsi une certaine homogénéité et une classification des maladies, le système tend à faire taire l'humain. Le sujet est la maladie, pas le patient. 

" Avoir une population en bonne santé mentale permettra à l'Union Européenne d'atteindre ses objectifs " -  Livre vert de l'UE (2005) 


Les idéologies sécuritaires émergent parce que la population doit être en bonne santé mentale à des fins économiques. La psychiatrie est la garante de l'ordre public. En pratiquant de plus en plus d'hospitalisations sans consentement, elle devient l'instrument de la normalisation des individus (Michel Foucault).

Contrainte sociale versus développement personnel : Le système capitaliste n'accepte plus l'improductivité et veut des individus dociles, flexibles et performants. La psychiatrie parle de dégradation du cerveau rarement de celle du lien social.

" La psychiatrie est le microscope du lien social : abandon et ségrégation des invisibles et des plus vulnérables, déni des réalités concrètes de terrain, promotion inconditionnelle des dispositifs néolibéraux d’assujettissement des citoyens par des lobbies…Nous manquons de contre-pouvoirs alors que la dictature du chiffre est maîtresse. "