Puis une expérience proche de la mort imminente, un déplacement de ma conscience dans le cosmos, un fil d'Ariane perdu et retrouvé par les larmes de ma fille Marilou.
Puis je ressuscitais ce samedi après-midi dans la chambre de l'hôpital et sombrais dans un autre délire >>
" Judith était venue me rendre visite l'après-midi avec les enfants. J'avais réussi à la convaincre de l'imminence de la fin du monde. Un Agamemnon, par basculement des pôles et une vague submersive, auquel, nous échappions juste après ma fugue de la clinique ce samedi soir grâce à un refuge dans la montagne ....Nous créerions ensuite une nouvelle civilisation (assez mégalo, à y réfléchir, ce songe) ".
Cette expérience m'a cependant marqué profondément. Elle s'est inscrite dans ma mémoire comme un souvenir. Il me faudra longtemps pour l'évacuer et réellement faire la part des choses.
XXI. Le passé nous révèle l'avenir : nous concevons ce qui sera d'après ce qui fut. En t’élevant au-dessus du présent, tu t’inities au Grand Œuvre achevé ; tu rentres dans le Cosmos, c’est-à-dire dans le Monde en puissance de coordination définitive. Il s'agir d'une réalisation subjective qui n'a rien de chimérique. L'homme est l'athanor où murit le pur or philosophal. Réalise en toi-même l’idéal de la création, pour conformer ton Microcosme à I'harmonie du Macrocosme, car tel est le suprême objectif du Sage.
XXII. Quand tu auras atteint le sommet d'où se contemplent
tous les royaumes de la Terre, ta vue plongera, au-delà du concevable et tu
succomberas au vertige de l’Infini. Ensoph, l’Abime sans fond, t'absorbera,
pour te ramener dans le sein maternel de la Grande Nuit, génératrice des êtres
et des choses. Ici la raison se tait devant l’ineffable Mystère des mystères fatalement
muet. Prends conscience de ton néant, car, sans pieuse humilité, pas de
réintégration dans le Tout primordial !