14/06/2025

Evolution du cerveau ou homme augmenté ?

 Comme j'ai été étiqueté schizophrène à l'age de 21 ans, pour justifier mon existence, je suis un peu obligé d'être prosélyte.

En décembre 2021, j'étais intervenu (à  <>15 minutes du début) dans l'émission de France-Inter  :

Le Dr Raphaël Gaillard ne semblait pas vraiment avoir compris ma question. Elle était de savoir si les "fous" n'avaient pas un cerveau qui parait dysfonctionner, mais qui parfois, en fait, pouvait être une près-série de l'évolution du cortex. Le trouble mental au sens où l'entend la psychiatrie (comme l'Entente de voix ou les visions*) serait alors une sorte d' "essuyage de plâtre de l'évolution du cerveau"

(* Je n'emploie pas les mots d'hallucinations auditives ou visuelles).

29/05/2025

Humeur et Rythmes

Si la folie est une coupure de la relation avec les autres, elle est aussi une rupture du rythme, une perte de structure. Un état stable implique une certaine routine. Quand cette stabilité devient une mélancolique monotonie, il en relève de la stase et de l'engourdissement psychique. La conscience alors lassée cherchera une issue. La folie peut être perçue comme une déconnexion des attentes sociales, des routines et des rythmes habituels qui nous invite à reconsidérer la santé mentale dans un cadre plus holistique, intégrant la relation, le rythme et l'expérience vécue.

La santé mentale est intimement liée aux rythmes biologiques. Ses troubles, sont la plupart du temps, associés à des perturbations dans le sommeil, l'appétit et l’énergie, affectant ainsi la façon dont une personne s'engage dans la vie quotidienne. Une personne dépressive, par exemple, peut se retrouver dans un cycle d'insomnie ou d'hypersomnie, qui la conduit à un décalage par rapport aux rythmes classiques de la vie sociale et professionnelle.

Les routines et les rituels structurent souvent nos expériences quotidiennes et nous aident à naviguer dans le monde. Ils fournissent un cadre prévisible qui nous stabilise. Chez une personne folle, ces rituels peuvent être perturbés. Un individu peut sentir qu'il ne peut plus suivre les normes de comportement attendues, ce qui entraîne un stress supplémentaire et une perte de contrôle sur sa vie.

La folie transforme également la manière dont un individu perçoit le monde. Cela peut aller de la dissociation, où l'individu se sent détaché de sa propre expérience, à la manie, où la perception est trop intense. Ces états altèrent la relation d'un individu avec ses pensées, ses émotions et son environnement, perturbant encore plus ses rythmes de vie.

Il est intéressant de noter que certains penseurs et artistes ont exploré cette rupture du rythme comme une forme de créativité radicale. Des figures comme Van Gogh ou Virginia Woolf ont considéré des émotions intenses et des expériences de folie comme sources d'inspiration. Cela soulève la question de savoir si, dans certains cas, cette rupture peut également mener à une forme de réinvention de soi ou de travail artistique.

La folie, en tant que coupure de la relation avec l'autre et rupture du rythme, ouvre un champ d'exploration riche et complexe. Elle nous pousse à réfléchir à la nature des relations humaines, à l'impact des normes sociales et à la manière dont les individus peuvent trouver leur place dans un monde souvent dysfonctionnel. 

 

06/04/2025

Psychiatrie et violences

Les violences en psychiatrie peuvent prendre plusieurs formes et sont un sujet de préoccupation majeur dans le domaine de la santé mentale. Voici quelques points importants à considérer :

1. Types de Violences :

- Violence Institutionnelle : Cela inclut les abus de pouvoir au sein des établissements de santé mentale, où les patients peuvent être soumis à des traitements coercitifs, tels que l'immobilisation ou des médicaments administrés contre leur volonté.

  - Violence Sexuelle : Cela concerne les abus sexuels commis par des professionnels de santé, y compris des psychiatres, sur des patients vulnérables. Les patients dans les établissements psychiatriques peuvent être particulièrement exposés à ce risque en raison de leur état de vulnérabilité.

- Violence entre Patients : Dans certains cas, il peut y avoir des violences physiques ou psychologiques entre patients à l'intérieur des établissements.

2. Facteurs Contributifs :

- Vulnérabilité des Patients : Les personnes en souffrance mentale sont souvent considérées comme plus vulnérables et moins susceptibles de se défendre ou de faire entendre leur voix.

- Manque de Formation : Certains professionnels manquent de formation adéquate concernant le respect des droits des patients, ce qui peut conduire à des abus.

- Stigmatisation : La stigmatisation associée à la maladie mentale peut conduire à des attitudes dévalorisantes de la part du personnel envers les patients.

3. Conséquences :

- Traumatismes Psychologiques : Les abus peuvent avoir des répercussions graves sur la santé mentale des victimes, aggravant leur état ou entraînant des troubles supplémentaires.

- Perte de Confiance : Les abus peuvent mener à une méfiance envers le système de santé mentale et à une réticence à rechercher de l'aide à l'avenir.

4. Mesures de Protection :

- Protocoles de Signalement : Des mécanismes doivent être en place pour permettre aux victimes de signaler les abus en toute sécurité.

- Formation du Personnel : La formation sur les droits des patients et les bonnes pratiques soignantes est essentielle pour prévenir les abus.

- Surveillance Externe : Des organismes de surveillance indépendants peuvent aider à garantir que les droits des patients sont respectés.

5. Lutte Contre la Stigmatisation : 

Sensibiliser le public et les professionnels à la santé mentale et aux droits des patients est essentiel pour créer un environnement dans lequel les abus sont moins probables et où les patients se sentent en sécurité pour exprimer leurs préoccupations.

Conclusion :

Les violences en psychiatrie sont une triste réalité, mais il existe des mesures qui peuvent être mises en place pour protéger les patients et promouvoir un traitement éthique et respectueux. L'éducation, la sensibilisation et des politiques de protection rigoureuses sont essentielles pour prévenir ces abus et garantir la santé et le bien-être des personnes en souffrance mentale.

11/03/2024

Chemin de vie dévié

Un chemin de vie dévié se réfère à une situation dans laquelle une personne s'éloigne de sa destinée.

Pour plusieurs raisons, telles que des problèmes personnels, des choix difficiles ou des circonstances imprévues (chocs) notre parcours semble alors dévier de notre chemin de vie.

Lorsque que quelqu'un fait face à un chemin de vie dévié, il peut ressentir de l‘incertitude, du regret et parfois même une certaine confusion mentale pouvant aller jusqu’à la folle décompensation.

Il est, cependant, bon de se rappeler que personne n'a un parcours de vie parfait et que les détours et les épreuves peuvent mener à de nouvelles opportunités et à une croissance personnelle.

Pour aider à réaligner un chemin de vie dévié, il peut être utile de prendre le temps de réfléchir à la situation et à ce qui a conduit à un tel écart. Identifier les facteurs qui ont contribué à cette déviation et définir alors nos valeurs, nos passions, nos aspirations et nos objectifs.



Parfois, la confusion est telle qu’il est bénéfique de chercher le soutien d'amis, de membres de la famille ou même d'un thérapeute (pas forcément un psychiatre). Ils pourront apporter une aide morale, des conseils pratiques et des perspectives différentes.

En fonction de nos réflexions, définir de nouveaux objectifs qui correspondent à notre vision et à l'inflexion souhaitée. Être réaliste dans nos objectifs, et établir un plan d'action pour les atteindre même si cela signifie sortir de notre zone de confort et surmonter les obstacles dus au changement.

Apprendre de nos erreurs : Les détours et les échecs font partie de la vie. Les Utiliser comme des occasions d'apprentissage et de croissance pour avancer de manière plus épanouissante.

Redresser un chemin de vie dévié peut prendre du temps et ne se fera pas du jour au lendemain.

Soyons patient avec nous-même et persévérons dans nos efforts, même si nous rencontrons des revers. Continuons à nous rappeler notre vision et nos objectifs, et restons concentré sur notre parcours de réalignement. Gardons à l'esprit que chaque expérience de vie est unique et que la façon dont nous choisissons de réagir face à un chemin de vie non désiré dépendra des circonstances (aléas) et de nos propres aspirations. Faisons preuve de patience, d'ouverture d'esprit et de résilience.

Rappelons-nous que nous avons le pouvoir de redéfinir et de poursuivre notre propre vie. N'oublions pas, non plus, qu'elle est en constante évolution, et qu’il est normal d’en ressentir des déviations de cap. Ce qui importe, c'est notre capacité à nous adapter, à apprendre et à grandir à partir de nos expériences pour trouver le nouveau chemin qui nous convient.

04/11/2023

Persona (non grata ?)

Combien de persona* pour découvrir notre Dieu intérieur ? Combien de rôles à jouer ? 
Adhésion puis répulsion : Comment se débrouiller avec ça pour être enfin soi-même ?
               

* persona vient du latin (du verbe personare, per-sonare : parler à travers) où il désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre. Ce masque avait pour fonction à la fois de donner à l'acteur l'apparence du personnage qu'il interprétait, mais aussi de permettre à sa voix de porter suffisamment loin pour être audible des spectateurs.

Dans sa psychologie analytique, Carl Gustav Jung a repris ce mot pour désigner la part de la personnalité qui organise le rapport de l'individu à la société, la façon dont chacun doit plus ou moins se couler dans un personnage socialement prédéfini afin de tenir son rôle social. Le moi peut facilement s'identifier à la persona, conduisant l'individu à se prendre pour celui qu'il est aux yeux des autres et à ne plus savoir qui il est réellement. Dans ce cas, la persona de Jung est proche du concept de faux self de Donald W. Winnicott. Il faut donc comprendre la persona comme un « masque social », une image, créée par le moi, qui peut finir par usurper l'identité réelle de l'individu.