Il y a quelque chose de très étonnant :
Janvier1985
Au CHS de Bassens, Hélène Aussedat, alors jeune interne, était terrorisée par le docteur Jean-Paul Chabannes., son chef de service. En deux jours, ils avaient posé le diagnostic sans appel et cruel : schizophrénie.
Ces
deux psychiatres m’appliquèrent de force le protocole médical classique :
neuroleptiques et anxiolytiques. Puis, voyant qu'il ne fonctionnait pas, ou pas
assez rapidement à leur gout, ils le renforcèrent en augmentant les doses et en
y ajoutant d'autres molécules. Ceci eu pour effet de me plonger dans un glauque
bardo psychologique, me rendant dépressif et doutant de tout, à commencer par
moi-même.
En
moins d'un mois, je n'étais plus rien d'autre qu'un malade mental. Le jeune
artiste prometteur n'était maintenant plus qu'un zombie.
Je
me rappelle très bien la première prise de neuroleptiques : Un soir, les
infirmiers m'ont présenté un verre avec un liquide épais, visqueux et incolore
au fond et m'ont demandé de le boire.
Quand
j’ai demandé de quoi il s'agissait, on m'a répondu :
«
Ça va te faire du bien. Avale » !
J'ai
refusé.
Énervés,
ils m'ont menacé et ont ajouté du sirop de grenadine dans ce breuvage et redemandé
de le boire.
J'étais
terrorisé mais, à nouveau, j’ai refusé.
Ils
étaient trois ou quatre autour de moi.
J'avais
peur, je pleurais, je suppliais.
Ils
sont devenus encore plus menaçants.
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