01/02/1985

Février 1985 - Mensonge maternel

Extrait de mon dossier médical :

Entretien avec la mère :

Elle semble très angoissée, discours haché, demande des nouvelles de son fils, se renseigne sur son comportement dans le service. 
Elle nous explique que pour elle les troubles remontent à Noël avec d'abord des bizarreries dans son appartement, il avait tapissé le mur de sa chambre avec des sacs de poubelle en plastique noir. 
Il n'ouvrait plus ses fenêtres et avait mis un petit spot dans sa cuisine.Se regardait dans la glace assez longtemps avec des bizarreries.

Elle a retrouvé de la cocaïne dans la chambre de son fils 

Elle dit qu'avant tout allait très bien, que peut-être elle l'a trop gâté, elle a un fils et deux filles, peut- être elle l'a plus gâté que ses filles, elle ne sait pas.

Puis, elle sort une petite liste de choses qu'elle a à nous demander, pour ses piqûres, pour le labo photo, est-ce qu'éventuellement il pourrait faire du sport, comment ça va se passer pour son travail ultérieurement.

H. AUSSEDAT

Il ne s'agissait pas du tout de sacs poubelles mais de bâches de vinyle noir que j'avais achetées à Agri-Sud-Est, un magasin de fournitures pour agriculteurs, et sur lesquelles je pouvais graffiter sans pourrir la tapisserie aux motifs kitchs et moches de la cuisine de mon appartement du 1 rue Condorcet à Grenoble. Pas de ma chambre, elle, je l'avais repeinte d'un beau blanc). Aujourd'hui cette techniques de bâche est très rependue quand on veut graffer sur châssis ou en épargnant les murs.

J'aérais tous les jours pour chasser les odeurs de peinture.

Le spot lumineux  : La lumière était un problème dans cet appartement situé au premier étage. Il n'y avait jamais de soleil et il fallait bien que je voie ce que je peignais, non ?
Oui, comme beaucoup de jeunes dandys modernes, je prenais soin de mon look et je me regardais dans le miroirs
La cocaïne était du bicarbonate de soude que j’avais eu gamin avec le jeu " Chimie 2000 ". Ma mère est même allée jusqu'à faire analyser le produit dans le laboratoire où elle travaillait mais jamais elle n'a fait de démenti aux médecins de ses propos mensongers.

En commentant ces observations, de mon dossier médical, je prends conscience que ma propre mère a été toxique à mon égard et, le pire, c'est que le Docteur Hélène Aussedat l'ait crue.

Extrait de mon dossier médical :

Entretien avec le patient :
Semble complètement retranché du monde, dira trois mots: "Je suis dans la lune. Non pas sur la lune mais juste à côté".

Il regardera fixement les images affichées dans le bureau d'un air illuminé. Semble triste.

H. AUSSEDAT



J'étais défoncé Docteur ! 
Salement défoncé par tous vos médicaments. 
Et la  cocaïne que maman a trouvé dans ma chambre ?
C'était juste du bicarbonate que j'avais eu enfant avec le jeux " Chimie 2000 " 
Juste du bicarbonate de soude que j'avais gardé dans un coin de ma chambre !  
Vous comprenez ?
Quand vous avez gobé les mensonges de maman, vous m'avez condamné à vie et, avec le docteur Jean-Paul Chabannes, fait de moi un schizophrène, un menteur et, ensuite, un toxicomane.

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