03/02/2017

Il fait très froid et je vais de plus en plus mal

Ce début janvier 2017 est très froid à Grenoble. L'atelier est impraticable car il n'y a qu'un ou deux degrés de différence avec l'extérieur. Mes seules sorties sont dédiées à mes rendez-vous à C3R (psychothérapie et méditation). J'ai l'impression que la pleine conscience me prive de projets et de projection dans le futur.
Comme je m'ennuie, je fume aussi pas mal d'herbe.
Ainsi, je m'éparpille. Je pars dans tous les sens à la fois. Je ne reconnais pas (ou plutôt fait semblant de ne pas reconnaitre) les symptômes de l'hypomanie qui reviennent.  
Je téléphone au Docteur Philippe SECHIER pour un rendez-vous dès que possible. Il a quelque chose en moi qui me dit que ça ne va pas.



Une encore plus inquiétante étrangeté m'envahit ce jeudi soir de grosse fumette alors que je séjourne pour une courte semaine de "mise au vert" chez mes amis savoyards Puce et Tim. 
Pendant ce temps là, un voisin est en train de mourir dans l'appartement en dessous de chez eux. 

Le lendemain, je leur demande de me conduire à l’hôpital psychiatrique de Bassens pour mon RDV avec le Docteur Séchier. 
Je pense alors que je risque d'y passer un long moment.

Extrait de mon dossier médical :

Docteur SECHIER Ph.

Admission ce jour dans le service en hospitalisation libre au décours d'une consultation ambulatoire dont la date a été avancée. Monsieur GOIRAND est manifestement en voie de décompensation psychotique, il présente des symptômes de dissociati0on mentale avec un relâchement associatif, des coq-à-l'âne, des moments où la pensée semble se suspendre. Il tient par moment un discours hermétique et impénétrable. Il est allusif et semble penser que l'on peu deviner les contenus de sa pensée. Il est également désorganisé, il a du mal à tenir en place, le comportement moteur n'est pas adapté. Nous n'avons pas mis ce jour en évidence d'idéation délirante. L'humeur et modérément exaltée mais dans une dynamique manifestement hypomane. Les besoins de sommeil sont réduits. 

Il a récemment quitté Grenoble pour aller chez un couple d'amis qui réside à ST Etienne de Cuines et qui l'accompagne ce jour, et confirme le changement dans le fonctionnement psychique de Monsieur GOIRAND. Au fil de l'entretien d'ailleurs, le niveau de performance baisse de même que les capacités adaptatives. 

Monsieur GOIRAND n'est plus exposé au traitement antipsychotique préventif depuis deux ans et il est vrai que durant cette période, il s'est avéré asymptomatique. Malheureusement, l'évolution confirme la persistance de la vulnérabilité psychotique et un facteur de stress réparable pouvant être un facteur déclencheur a été l'examen par le Docteur FAURIS, praticien de la Sécurité Sociale de Grenoble qui a décidé de mettre un terme à l'arrêt de travail en cours, le 1er Mars 2017 avec une orientation en invalidité en Catégorie 1.

Nous prenons dons la décision d'une hospitalisation, probablement de courte durée afin de réintroduire le traitement antipsychotique par ABILIFY 10 g par jour + IMOVANE : 1 comprimé si besoin.