06/12/2020

Bouffée délirante

" Les fêlés laissent passer la lumière ".


L'expérience psychotique est une entrée en spiritualité trop rapide mais elle ouvre les portes de l'âme par dissolution de l'égo. Ce sont les antipsychotiques qui les referment définitivement derrière nous, laissant le patient bien démuni (perché) et incapable de revenir dans un état de conscience vivable. Un fou est un chamane qui n'a pas été bien guidé lors de son initiation.

01/12/2020

Réenchantons le futur

Nous sommes le grain de sable dans l'engrenage, le poison dans la machine. 
Parce que notre Humanité court à sa perte, seule l'utopie d'un cygne noir pourra la sauver. Inventons un futur désirable en convoquant l'atypicité puisque nous en avons déjà eu la vision.

02/11/2020

Moi sans tabac

J'ai évoqué plusieurs fois dans ce blog mon addiction à la cigarette.


Ce 2 novembre, le buraliste (le plus crétin de Grenoble) me demande 21,60 € pour un paquet de Camel et un de Marlboro (sensiblement ma consommation journalière). Face à mon étonnement et pour justifier son arnaque, il m'annonce une nouvelle augmentation la veille. Je paie et je mets les 2 paquets dans mon sac.

La coupe était déjà bien pleine mais, cette fois, c'est décidé : J'arrête de fumer.

31/10/2020

État hypnagogique contrôlé par la méditation.

 Il se produit actuellement quelque chose d'important dans mon cortex. Quelque chose que je vais essayer d'expliquer ici :

Depuis quelques années, d'abord aidé par l'équipe du C3R de Grenoble, je pratique la méditation pleine conscience. Au début, cela se passait assez bien et classiquement : Guidé pas la respiration, les yeux fermés. Je ne m'en sortais pas trop mal.

Puis, peu à peu, s'est instaurée toute une période où systématiquement je m'endormais vers le milieu des séances que je sois allongé ou assis : Tout commençait toujours avec des images. Des visions incontrôlées se présentaient à ma conscience, comme celles émergeant juste avant l'endormissement les soirs de grande fatigue.  Cette zone limite où le corps s'engourdit en une douce torpeur. 

Je me suis alors mis à utiliser cela pour trouver le sommeil, le soir, quand je me couche.  Aujourd'hui, quel bonheur, j'arrive à m'endormir en moins de 3 minutes, même la veille d'une journée que je sais d'avance stressante parce qu'un évènement important y est prévu.

Par contre, cela m'empêchait de rentrer dans un état méditatif plus de quelques minutes à la fois. Je pratiquais alors des micro-méditations plusieurs fois par jour (dans le tramway, dans l'ascenseur … ). C'était extrêmement court mais quand même dynamisant et bénéfique.  

Mais j'étais frustré, incapable de  méditer plus de cinq minutes.

Sur les conseils de Laurent BERTHE, mon référent C3R et ceux de Stéphane NAU, mon instructeur MBSR (1), un jour, je me suis aperçu qu'en ouvrant légèrement les yeux quand cet état arrivait, je pouvais à nouveau méditer. et enfin reprendre les séances sans m'endormir.

Je place alors ma conscience dans cette zone où les images défilent à mon cerveau. Cet endroit magique où je suis spectateur d'un monde imaginaire. 

En maintenant cet état de vigilance entre veille et sommeil, ma conscience se "débranche" de mon corps. Je suis alors dans une sorte le rêve éveillé ou des images, puis maintenant des sons, se présentent à moi et deviennent réalité.  Mon corps n'existe plus. J'arrive à tenir ce statuquo pratiquement aussi longtemps que je le veux même si parfois,  de moins en moins souvent,  je m'endors encore.

Ces moments (2) sont comme ceux de l'exploration d'un monde inconnu et délirant. Je n'en suis qu'au début (une quinzaine de jours) mais je ne manquerai pas de tenir mes lecteurs informés de l'évolution de ce phénomène exploratoire que je trouve intéressant.


(1) Le programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction ou en français « Réduction du stress basée sur la pleine conscience ») est un protocole clinique de régulation du stress développé par Jon Kabat-Zinn.

(2) État hypnagogique : Propre aux états de semi-conscience ou aux troubles psychiques qui précèdent le sommeil normal ou qui lui succèdent.
 État, illusion, image hypnagogique. 
L'intuition artistique ressemble en effet aux hallucinations hypnagogiques − par son caractère de fugacité, − ça vous passe devant les yeux, − c'est alors qu'il faut se jeter dessus, avidement 

25/10/2020

Ce qui ne m'a pas tué

                                     m'a-t-il rendu plus fort, comme le dit l'adage populaire ?

Une chose est sure : une hospitalisation en psychiatrie laisse des traces, des cicatrices qui sont difficiles à effacer.. L'institution évoquent à peine le rétablissement. Le terme de guérison, lui, n'est jamais employé. Rares sont les patients qui s'en sortiront. Ils resteront ce que les psychiatres appellent des " chroniques ".
Le neuroleptique, l'outil principal des médecins, parce qu'il est utilisé sur le trop long terme y contribue largement. Il remet à chaque prise, le questionnement dans la tête de celui qui le prend, Il est comme le prurit cérébrale qui dévaste les pensées et qui rappelle à chaque prise le traumatisme profond de l'hospitalisation. La psychose deviendra alors le centre d'une vie souvent bien chaotique et émaillée de plusieurs réhospitalisations.

Alors " Ce qui ne me tue pas me rend plus fort mais peut m'handicaper à vie " 

14/09/2020

La forêt de mon père

La Forêt de mon père, avec Ludivine Sagnier et Alban Lenoir, est un film très personnel de Vero Cratzborn. Celle qui dit avoir « grandi dans la folie de son père » aborde le thème douloureux du trouble psychique et de ses conséquences sur le cercle familial.




Le REV (Réseau sur l'Entente de Voix et autres phénomènes difficilement partageables) de Grenoble (qu'en tant que facilitateur, je représentais) et la Ligue des Droits de l’Homme organisaient une projection du film le 14 septembre au Cinéma LA NEF.


 Elle fut suivie d’une conférence-débat.

16/05/2020

Rosenhan : Le diagnostic psychiatrique mis en doute



L’expérience de Rosenhan ou comment mettre en évidence les a priori des psychiatres.
En 1973, le psychologue clinicien David Rosenhan a mené une expérience  qui consistait à se faire admettre avec 7 collègues en tant que patients dans douze hôpitaux psychiatriques différents, sur une période de trois ans en disant qu’ils entendaient des voix. Les symptômes fictifs annoncés par chacun étaient les mêmes; Ils racontaient avoir entendu des voix indistinctes, disant des mots comme ‘’vide’’, ‘’creux’’ ou ‘’bruit sourd’’. À part ces symptômes, tout ce qu’ils disaient de leur vie était conforme à la réalité. Le diagnostic fut sans appel : sept furent diagnostiqués schizophrène et un fut considéré comme atteint de psychose maniaco-dépressive.

Une fois à l’intérieur, ils devaient se comporter normalement et demander leur libération dès le deuxième jour en disant que les voix avaient disparues. 

Si certains ont été libérés rapidement (quand même après 7 jours), d’autres furent enfermés pendant 52 jours (avec une moyenne de 19 jours). Le véritable problème, c’est que même après leur libération, les médecins parlèrent de rémission et n’évoquèrent jamais le fait qu’ils n’avaient peut-être jamais été atteints de maladie mentale. Les seules personnes ayant émis des soupçons sur les diagnostics des psychiatres furent d’autres patients (un tiers des ‘’fous’’ internés avec eux ont eu des doutes sur la maladie mentale des pseudo-patients).

Un peu plus tard David Rosenhan voulu faire une contre expérience : Il a prévenu tout le personnel d’un grand hôpital psychiatrique que, sur les prochains mois, il allait envoyer de faux patients imposteurs. C’était au personnel d’arriver à les distinguer des ‘’vrais’’ patients. Sur presque deux cents patients, une bonne quarantaine a été diagnostiquée comme des imposteurs. Le problème était que Rosenhan n’avait envoyé aucun faux patient.

Rosenhan ne critiqua pas le fait de ne pas avoir détecté les pseudo-patients ni même de les avoir internés. Mais il affirma que sur une période prolongée d’observation, les psychiatres n’ont, à aucun moment, remis leurs diagnostics en doute. Une hypothèse de schizophrénie peut être maintenue malgré une observation prolongée de la santé mentale du patient, alors que le diagnostic lui-même est dénué de sens.

Sources

24/04/2020

L’étrange prémonition anti-covid

03 avril 2020 / Pandémie / Covid_19 / Prémonition  /  

Cigarettes + Abilify = Une solution ?

Virus / Cigarettes + Aripiprazole

L'acétylcholine est un neurotransmetteur qui joue un rôle important aussi bien dans le système nerveux central, où elle est impliquée dans la mémoire et l'apprentissage, que dans le système nerveux périphérique, fdont la fonction principale est de faire circuler l'information entre les organes et le système nerveux central. Son action est médiée par les récepteurs nicotiniques et muscariniques. L'acétylcholine fut l’objet d’études pionnières qui conduisirent à la formulation des grands principes de la neurotransmission dopaminique et son effet excitateur et au sein du système nerveux central qui combine des effets neuromodulateurs sur la plasticité synaptique, l'apprentissage et l'activation physiologique. (wiki source).

Comme mon psychiatre, le Dr Séchier, me parle souvent des flux de dopamine, de la sérotonine et des récepteurs nicotiniques,  je me suis fait ce petit délire dessiné le 3 avril quand les centres Covid_19 ont déclaré que les fumeurs était moins touchés par la pandémie que le reste de la population. 

Était-ce une prémonition ? Peut-être.

Toujours est-il qu'aujourd'hui des recherches commencent à l’hôpital Sainte-Anne, d'abord sur le LAGARCTIL, le plus vieux neuroleptique (presque plus utilisé).

Existe-il un rapport entre Covid_19, neuroleptiques et nicotine ? 


A suivre ...

14/04/2020

Groupe de paroles et de soutien

 Pendant le confinement, le Réseau des Entendeurs de Voix (et autres phénomènes non partageables) national ouvre un groupe de paroles et de soutien sur Zoom  tous les soirs à 18:00.

Pour y accéder suivez ce lien :  
https://zoom.us/j/3578270794  


09/04/2020

Isolement et confinement

Pour les fous des mesures de précautions ont été rapidement adoptées, j'ai quelques nouvelles par des soignants ou des amis hospitalisés. 

Fermeture des consultations et des structures ambulatoires, renvoi d’un maximum de patients chez eux avec suivi éventuel par téléphone.

Pour les repas, service dans les chambres lorsque cela est possible.

Fermeture des parties commues, réfectoires, salles télé, cafétérias ... , dans les hôpitaux et cliniques psychiatriques où les patients restent dans leur chambre.

Interdiction de sortie, de travail psychothérapeutique  de CAT , de sport, de permission. Interdiction de tout. 

Sans parler évidemment des SDF pour qui rester « chez eux » n’a évidemment pas de sens. 

Cette crise est étonnamment révélatrice des inégalités : ceux qui fuient dans leur maison de campagne et ceux qui s’entassent dans des barres HLM, ceux qui lisent du Tolstoï et ceux qui s’abreuvent de fake news, de mauvaise bière et de porno en premium, ceux qui se demandent comment s’occuper en touchant leur salaire et ceux dont la petite entreprise en semi-faillite achève de rendre l’âme. Et tous ceux qui continuent à travailler, parce qu’ils n’ont pas le choix. 

Évoquons aussi une réalité encore moins reluisante : la création d'unités COVID dans les établissements psychiatriques, avec la très grande inquiétude verbalisée par nombre de patients : auront-ils droit à être réanimés en cas de saturation des urgences médicales ? Les patients psychiatriques, lorsqu'ils seront atteints par le virus, bénéficieront ils de soins d'égale qualité que tout un chacun ?

12/03/2020

Santé mentale et néolibéralisme

Le délitement du lien social crée la maladie psychique (surtout dans les classes populaires) et les troubles mentaux génèrent des comportements déviants en réaction à cette société malade. La tolérance s'est aussi amoindrie (DSM-5). De la naissance à la mort, l'existence est médicalisée à outrance. La médecine classifie le pathos avant de comprendre l'histoire du patient le faisant taire et en le classant dans une catégorie. La demande sociale pousse aussi à ce que chaque trouble ait son médicament, son traitement. En créant ainsi une certaine homogénéité et une classification des maladies, le système tend à faire taire l'humain. Le sujet est la maladie, pas le patient. 

" Avoir une population en bonne santé mentale permettra à l'Union Européenne d'atteindre ses objectifs " -  Livre vert de l'UE (2005) 


Les idéologies sécuritaires émergent parce que la population doit être en bonne santé mentale à des fins économiques. La psychiatrie est la garante de l'ordre public. En pratiquant de plus en plus d'hospitalisations sans consentement, elle devient l'instrument de la normalisation des individus (Michel Foucault).

Contrainte sociale versus développement personnel : Le système capitaliste n'accepte plus l'improductivité et veut des individus dociles, flexibles et performants. La psychiatrie parle de dégradation du cerveau rarement de celle du lien social.

" La psychiatrie est le microscope du lien social : abandon et ségrégation des invisibles et des plus vulnérables, déni des réalités concrètes de terrain, promotion inconditionnelle des dispositifs néolibéraux d’assujettissement des citoyens par des lobbies…Nous manquons de contre-pouvoirs alors que la dictature du chiffre est maîtresse. "

26/02/2020

My Corona !!!

La plupart des molécules utilisées en psychiatrie étant fabriquées en Chine, ça risque de décompenser sec dans les chaumières prochainement.