19/12/2014

Schizophrénie & nucléaire

Le retour à une vie sans médicament est important pour moi. 
Si petit à petit, l'envie de m'investir dans des projets artistiques se fait sentir, le travail dans le nucléaire civil devient de plus en plus pesant. Il existe aussi chez moi une certaine culpabilité depuis mars 2011 et la catastrophe de Fukushima. 

14/12/2014

Guéri parce que différent !

Un peu par hasard (si le hasard existe), je viens de de tomber sur une émission de France-Inter : La partie qui nous intéressera est la seconde sur les trois (à partir de 19 minutes 20 du début).  On y entends exactement ce que je pense de ma santé. (Je ne parlerai plus jamais de maladie). De la Fondation Fondamental (sponsorisée par Rothschild et les capitaines du capitalisme) à ceux du Collectif des 39, il y a peut-être, là, l'une des plus belles phrases qu'il ne m'est jamais été donnée d'entendre : 


"  La folie, c'est ce qui fait l'Humanité de l'Homme "

Ecoutez la [ICI]

 


23/10/2014

Merci Yann Doornbos !


J'ai reçu très récemment, de la part de Yann Doornbos, un exemplaire dédicacé de son dernier essai. Même s'il cite ce blog, en annexe (page 144), je ne me retrouve pas vraiment dans son bouquin.  



        " Les hôpitaux psychiatriques sont en crise. Personne ne s'y repose car il y a beaucoup trop de violence. Dans la « cour de récréation », les médecins semblent dépassés et ils perdent leur bienveillance avec le temps. La chimie neuroleptique passe pour une panacée aux yeux des décideurs et de l'opinion publique mais ces solutions sont très factices. Un vrai handicap pour l'esprit. Une réforme serait nécessaire mais elle n'aura pas lieu. Les budgets diminuent. La violence des jeunes est en hausse dans l'hôpital. Le corps médical manque d'idées et parfois de moyens. Fuite devant l'adversité. Dans ce contexte, tout vrai débat sur la schizophrénie est faussé. Les psychiatres gardent le monopole des discours officiels et contrôlent activement la production d'idées sur le sujet. L'existence d'autres formes de réalité et d'une morbidité extérieure à la personne est systématiquement occultée."

04/05/2014

« Au fond, je suis nul ! »

Les personnes (dont je pense faire partie) qui s'autodévalorisent en permanence souffrent de carence narcissique.

Le narcissisme, dont on parle beaucoup, a souvent mauvaise presse. On évoque, et parfois de façon abusive, le pervers narcissique, qui considère l’autre comme un objet manipulable au gré de son bon vouloir et qui va le soumettre dans une évidente jouissance. De celui ou de celle qui ne va faire que tourner autour de son nombril, parler de sa petite personne, qu’il trouve d’ailleurs très grande, on dira qu’il est d’un narcissisme exaspérant. Dans notre vocabulaire, la connotation péjorative est évidente. Elle est associée au mythe du même nom: Narcisse, si fasciné par son reflet dans l’eau qu’il ne s’intéresse à rien ni à personne et finit par s’y perdre.

Et pourtant, si l’excès de narcissisme verse du côté de la pathologie, une dose suffisante d’amour de soi est indispensable pour affronter les autres et le monde extérieur en général, sans s’effondrer à la moindre épreuve, baisser les bras devant les difficultés ou avancer mais dans le doute et la crainte.

Cet amour de soi se construit dans l’enfance.  Ce sont les parents qui aident l’enfant à construire, tout au long de son développement, une image de lui suffisamment bonne et qui vont lui permettre de se reconnaitre une certaine valeur.

Dans la toute petite enfance, le nourrisson doit pouvoir ressentir à travers les soins qui lui sont prodigués et dont il ne peut se passer, qu’il est aimé par ses parents, que sa présence les réjouit. Une mère qui serait déprimée par exemple, va sans doute assurer les soins nécessaires, mais sa tristesse et son angoisse vont l’empêcher d’y prendre un vrai plaisir, et cela va « manquer » à l’enfant qui le ressentira.
Plus grand, l’enfant se sentira « valeureux », si on lui accorde un temps suffisant, une place, non pas exclusive et surdimensionnée, mais néanmoins réelle, celle d'une personne à part entière.

Les enfants qui ont une bonne image d’eux-mêmes sont des enfants qui sont regardés pour ce qu’ils sont et non pas pour ce que l’on voudrait qu’ils soient. 
Pas si facile ! Surtout à une époque où le culte de la performance est si fort.

Difficile de s'aimer quand on  a eu des parents 
qui nous rabaissaient tout le temps !

09/04/2014

Réduction du traitement et prise de conscience

Voilà plus d'un trimestre que je n'ai posté ici. La raison en est simple : depuis le début de l’année, j'ai entrepris une réduction progressive du traitement. visant son arrêt à terme. Et je me concentre sur ce point.
Depuis quelques temps déjà, je suis bien entouré et il m'a fallu tout un travail pour que mes soignants et mon entourage me suive dans cette démarche d’arrêt du traitement. 
Pour la plupart d'entre eux, le statu-quo obtenu depuis ces dernières années semblait satisfaisant et suffisant puisqu'il me permettait de mener une vie très correcte. 
C'est vrai que vu comme ça, je donnais le change et que rien ne laissait plus soupçonner une quelconque pathologie psychiatrique. Bonne insertion sociale, professionnelle et familiale sont des choses auxquelles je travaille depuis des années et que, visiblement, j'ai réussis. 
Cependant, je voulais aller plus loin et m’affranchir totalement de la psychiatrie et surtout de la pharmacopée ; Rude tâche mais aussi beau challenge !
Pour moi ce retour à une vie sans médicament est important. 
Si depuis 30 ans, j’ai tissé mon existence autour de la schizophrénie, je ne pouvais concevoir la fin de ma vie avec elle et surtout avec les médicaments. Mon chemin, par les rencontres, par l’expérimentation de diverses techniques de soins parallèles m’a donné l’espoir que cela était possible.
Je suis peut-être dans l’erreur et ça c’est l’avenir qui le dira. 
Puisse que j’ai eu son aval, j’entreprends donc avec mon psychiatre savoyard, le Dr Séchier, un programme établi par lui très très progressif de réduction de l’Abilify.
Depuis début janvier, tout doucement et par palier de 2 mois, j’ai réduit les doses par 3, et, au lieu des 5mg/jour, aujourd'hui, je ne prends plus que 5mg tous les 3 jours.

Je vous tiendrai au courant de la suite des événements mais 


jusqu’ici tout va bien. 

13/01/2014

L’égocentrisme sous l'éclairage bouddhiste


« Quand nous pensons continuellement “moi ! moi ! moi !” et ne parlons que de nous-mêmes, nous réduisons considérablement la dimension du monde que nous voulons nôtre, et les événements qui se produisent dans la sphère étroite de cet égoïsme nous affectent profondément et troublent à coup sûr notre paix intérieure. La situation est très différente quand nous nous sentons en premier lieu concernés par les autres, quand nous pensons que ces derniers sont si nombreux que nos préoccupations personnelles, en comparaison, sont négligeables.
Si, de plus, notre désir est de résoudre leur souffrance, celle-ci, loin de nous décourager, ne fait que renforcer notre courage et notre détermination, à l'inverse de l’apitoiement sur soi qui nous déprime et sape notre courage ».


Enseignements oraux donnés à Schvenedingen en Allemagne, 1998. 
FOURTEENTH DALAI LAMA, TENZIN GYATSO (b. 1936)

02/01/2014

2014

2014 marque pour moi,  un premier arrêt des neuroleptiques. le Docteur Philippe SECHIER est là pour m'aider au sevrage. 

Il y a 29 ans, les psychiatres m'ont hâtivement étiqueté Schizophrène.. J'ai vécu avec cette stigmatisation si longtemps que j'ai l'impression d'avoir toujours été un malade mental, dêtre un malade mentale.
Quand je dresse un bilan de ma vie, je m’aperçois que je l'ai mener de main de maître et que les seuls cotés obscures de mon existence sont justement liés à ce diagnostique sans appel.
Que je sois schizophrène ou pas, finalement : quelle importance ?

Cette vie, c'est la mienne. Et je n'ai finalement que trop laissé des tiers décider ce qui était bon ou pas pour moi. C'est dans la peur de la "rechute" que ma vie a été organisée.
Mon expérience mentale est celle de la crainte, celle de l'hypothèse défavorable. Et ça, c'est assez stupide. Je ne veux plus vivre dans la crainte d'une rechute, p
arce que justement, j'ai encore plein de choses à faire (avec les enfants et Judith notamment).

Les "gardes fous" que sont les médicaments et la psychiatrie (par définition) sont devenus avec le travail dans le nucléaire la plus contraignante des prisons.
Cette année, je fais péter les barreaux. 

Je m'évade de ce carcan, les chaines sont trop lourdes.

Extrait de mon dossier médical :

05-03-2014 - Dr SECHIER Philippe

M. Goirand va bien actuellement, il a repris contact avec le Docteur PERRIN pour soutien psychothérapique sur le plan cognitiviste avec le projet de se sevrer progressivement du traitement antipsychotique préventif.

Actuellement, il est asymptotomatique en ce qui concerne la pathologie schizophrénique, par contre, il est vrai que la réduction posologique même progressive peut rouvrir la porte à un nouvel accès aigu de la maladie.

Nous discutons avec lui de quels symptômes seraient des sonnettes d'alarme et devrait l'amener à consulter au plus vite.