Les personnes (dont je pense faire partie) qui s'autodévalorisent en permanence souffrent de carence narcissique.
Le narcissisme, dont on parle beaucoup, a souvent mauvaise presse. On évoque,
et parfois de façon abusive, le pervers narcissique, qui considère l’autre
comme un objet manipulable au gré de son bon vouloir et qui va le soumettre
dans une évidente jouissance. De celui ou de celle qui
ne va faire que tourner autour de son nombril, parler de sa petite personne,
qu’il trouve d’ailleurs très grande, on dira qu’il est d’un narcissisme
exaspérant. Dans notre vocabulaire, la connotation péjorative est
évidente. Elle est associée au mythe du même nom: Narcisse, si fasciné
par son reflet dans l’eau qu’il ne s’intéresse à rien ni à personne et finit
par s’y perdre.
Et pourtant, si l’excès de narcissisme verse du côté de la pathologie, une dose
suffisante d’amour de soi est
indispensable pour affronter les autres et le monde extérieur en général, sans
s’effondrer à la moindre épreuve, baisser les bras devant les difficultés ou
avancer mais dans le doute et la crainte.
Cet amour de soi se construit dans l’enfance. Ce sont les parents qui aident l’enfant à
construire, tout au long de son développement, une image de lui suffisamment bonne et qui vont lui permettre de se
reconnaitre une certaine valeur.
Dans la toute petite enfance, le nourrisson doit pouvoir ressentir à travers
les soins qui lui sont prodigués et dont il ne peut se passer, qu’il est aimé
par ses parents, que sa présence les réjouit. Une mère qui serait déprimée par
exemple, va sans doute assurer les soins nécessaires, mais sa tristesse et son
angoisse vont l’empêcher d’y prendre un vrai plaisir, et cela va « manquer » à
l’enfant qui le ressentira.
Plus
grand, l’enfant se sentira « valeureux
», si on lui accorde un temps suffisant, une place, non pas exclusive et
surdimensionnée, mais néanmoins réelle, celle d'une personne à part entière.
Les enfants qui ont une bonne image d’eux-mêmes sont des enfants qui sont regardés pour ce qu’ils sont et non pas pour ce que l’on voudrait qu’ils soient. Pas si facile ! Surtout à une époque où le culte de la performance est si fort.
Difficile de s'aimer quand on a eu des parents
qui nous rabaissaient tout le temps !
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