31/10/2020

État hypnagogique contrôlé par la méditation.

 Il se produit actuellement quelque chose d'important dans mon cortex. Quelque chose que je vais essayer d'expliquer ici :

Depuis quelques années, d'abord aidé par l'équipe du C3R de Grenoble, je pratique la méditation pleine conscience. Au début, cela se passait assez bien et classiquement : Guidé pas la respiration, les yeux fermés. Je ne m'en sortais pas trop mal.

Puis, peu à peu, s'est instaurée toute une période où systématiquement je m'endormais vers le milieu des séances que je sois allongé ou assis : Tout commençait toujours avec des images. Des visions incontrôlées se présentaient à ma conscience, comme celles émergeant juste avant l'endormissement les soirs de grande fatigue.  Cette zone limite où le corps s'engourdit en une douce torpeur. 

Je me suis alors mis à utiliser cela pour trouver le sommeil, le soir, quand je me couche.  Aujourd'hui, quel bonheur, j'arrive à m'endormir en moins de 3 minutes, même la veille d'une journée que je sais d'avance stressante parce qu'un évènement important y est prévu.

Par contre, cela m'empêchait de rentrer dans un état méditatif plus de quelques minutes à la fois. Je pratiquais alors des micro-méditations plusieurs fois par jour (dans le tramway, dans l'ascenseur … ). C'était extrêmement court mais quand même dynamisant et bénéfique.  

Mais j'étais frustré, incapable de  méditer plus de cinq minutes.

Sur les conseils de Laurent BERTHE, mon référent C3R et ceux de Stéphane NAU, mon instructeur MBSR (1), un jour, je me suis aperçu qu'en ouvrant légèrement les yeux quand cet état arrivait, je pouvais à nouveau méditer. et enfin reprendre les séances sans m'endormir.

Je place alors ma conscience dans cette zone où les images défilent à mon cerveau. Cet endroit magique où je suis spectateur d'un monde imaginaire. 

En maintenant cet état de vigilance entre veille et sommeil, ma conscience se "débranche" de mon corps. Je suis alors dans une sorte le rêve éveillé ou des images, puis maintenant des sons, se présentent à moi et deviennent réalité.  Mon corps n'existe plus. J'arrive à tenir ce statuquo pratiquement aussi longtemps que je le veux même si parfois,  de moins en moins souvent,  je m'endors encore.

Ces moments (2) sont comme ceux de l'exploration d'un monde inconnu et délirant. Je n'en suis qu'au début (une quinzaine de jours) mais je ne manquerai pas de tenir mes lecteurs informés de l'évolution de ce phénomène exploratoire que je trouve intéressant.


(1) Le programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction ou en français « Réduction du stress basée sur la pleine conscience ») est un protocole clinique de régulation du stress développé par Jon Kabat-Zinn.

(2) État hypnagogique : Propre aux états de semi-conscience ou aux troubles psychiques qui précèdent le sommeil normal ou qui lui succèdent.
 État, illusion, image hypnagogique. 
L'intuition artistique ressemble en effet aux hallucinations hypnagogiques − par son caractère de fugacité, − ça vous passe devant les yeux, − c'est alors qu'il faut se jeter dessus, avidement 

25/10/2020

Ce qui ne m'a pas tué

                                     m'a-t-il rendu plus fort, comme le dit l'adage populaire ?

Une chose est sure : une hospitalisation en psychiatrie laisse des traces, des cicatrices qui sont difficiles à effacer.. L'institution évoquent à peine le rétablissement. Le terme de guérison, lui, n'est jamais employé. Rares sont les patients qui s'en sortiront. Ils resteront ce que les psychiatres appellent des " chroniques ".
Le neuroleptique, l'outil principal des médecins, parce qu'il est utilisé sur le trop long terme y contribue largement. Il remet à chaque prise, le questionnement dans la tête de celui qui le prend, Il est comme le prurit cérébrale qui dévaste les pensées et qui rappelle à chaque prise le traumatisme profond de l'hospitalisation. La psychose deviendra alors le centre d'une vie souvent bien chaotique et émaillée de plusieurs réhospitalisations.

Alors " Ce qui ne me tue pas me rend plus fort mais peut m'handicaper à vie "