01/06/1986

1986 - Renaissance

30.10.1985
Commence dès ce jour à Lyon un stage d'informatique pour une durée de 5 mois, il sera logé là-bas dans un foyer logement. En cas de problème, il a de la famille, un cousin germain qui accepte de le prendre en charge chez lui. Il a été contacté pour ce stage, suite à un test passé il y a un an, stage programmé par une boite américaine.
Il reviendrait une fois par semaine à Chambéry.
Je lui fais un renouvèlement d'ordonnance pour un mois avec un passage de PIPORTIL L4 de un CC à ½ CC tous les 28 jours.
Prochain RV le 16 novembre dans la matinée.
H.Aussedat


Je ne reverrai le Dr Hélène Aussedat qu'en 2021.

Fin octobre 1985, je commence, donc, une formation pour devenir analyste programmeur en informatique à Villeurbanne, prés de Lyon. Cet organisme de formation privé s’appelle Control Data. Les cours sont très difficiles, surtout pour moi qui sors de cette longue période en psychiatrie qui m’a fait perdre beaucoup de mes capacités et les médicaments encore présents dans mon organisme. Je dois pourtant asiminier des langages de programmation compliqués (Cobol Fortran, Pascal … )  en très peu de temps. Avec un cerveau encore bien ralenti par les résidus médicamenteux, je n'y comprends pas grand chose ! La nuit, je couche dans une SONACOTRA, un foyer pour travailleurs minable et déprimant à une heure de métro et de bus de la formation. Ma chambre fait moins de 4 mètres carrés (à peine la place pour un lit, une armoire, une toute petite table, une chaise et un lavabo qui fuit. Les douches communes sont à l’étage, pas chauffées et dégueulasses (je ne me lave que le weekend chez mes parents). Je dois me faire à manger dans une cuisine commune qui pue, elle aussi. Il y a avec moi quelques autres stagiaires et des travailleurs immigrés qui ne parlent pas français. 
Je suis mal et au lieu de travailler mes cours d'informatique, je dors jusqu’à midi. Je n’ai qu’une petite radio comme compagne. Le vendredi soir, je rentre en Savoie et je n’ose pas parler de mes problèmes à mes parents de peur de les décevoir.
Au bout de deux mois, ma moyenne est insuffisante et la directrice me fout dehors.
Je rentre en Savoie, chez mes parents à Saint-Jean-de-Maurienne, avec un sentiment de lassitude et d'échec mais aussi de soulagement.

Je traine un peu à l’ANPE où on me propose un TUC (Travail d’Utilité Collective) au Lycée Paul Héroult de Saint-Jean-de-Maurienne. J'aide les élèves pour l'informatique et crée quelques programmes de gestion pour le lycée technique. Je ne gagne que 2500 francs par mois (moins de 400 €) mais je mets tout mon cœur à aider les élèves à comprendre l'informatique, une discipline nouvelle pour l'éducation nationale. Je crée également un programme de gestion des fournitures pour l'économat du lycée.
J’habite chez mes parents. Je suis encore très fatigué et très solitaire. Je me rappelle de mes siestes devant le feuilleton Dallas avec Bambou, notre petite caniche, qui dormait sur mes jambes.

Puis, très progressivement, les effets des médicaments disparaissent. J'intègre alors une bande de copains de la ville. Des copains et surtout des copines. Nous faisons la fête et je commence à me droguer, du dure !

Nous allons souvent en Italie à Turin où la dope est moins chère et assez facile à trouver.

Bizarrement, la prise d'héroïne me redonne gout à la vie. 
Mon contrat de TUC pour l'enseignement national fini, je trouve des missions en intérim assez bien payées pour quelqu'un qui comme moi n'a qu'un bac C et un demi diplôme d'art plastique.

Je dégote aussi, gratuitement, un immense atelier. Je reprends  la peinture et, avec les copains, nous y faisons de belles fêtes.


La psychiatrie avait rendu ma vie noire, triste et compliquée. Tout redevient beau et agréable. 
Comme je n’ai plus de suivi médical et plus de médicaments je maigris. J’ai le vent en poupe. Profitant de mon aura d’artiste maudit, punk et rebelle, je fais un maximum de conquêtes féminines. 


Je travaille aussi, maintenant, dans une usine du groupe Atochem, à 10 kilomètres de Saint-Jean. Je suis ouvrier de fabrication en produits chimiques : Un boulot vraiment tranquille en horaire en 3/8 qui me laisse pas mal de temps pour peindre, baiser et me défoncer. J'ai une copine officielle qui s'appelle Isabelle : Le bonheur !



1 commentaire:

Etoile Henri Toulouse a dit…

Un parcours qui me parle....,

Un bac en poche, oui, c'est bien,

J'ai bien connu les foyers SONACOTRA mais j'ai surtout connu les foyers pour ouvriers d'avant la création de SONACOTRA, logements en préfabriqués de fortune pour essentiellement la main d'oeuvre étrangère et les jeunes ouvriers débutants..., Comme c'était en bord de mer, finalement j'étais toujours mieux, et quand il a fallu déménager pour intégrer ces horribles foyers flambants neufs de SONACOTRA, là, cela a été "NON"! Je me suis cassé,